Le brave soldat Sveik
Distribution
Avec (par ordre alphabétique) :
Dominique Aerts (Johanna sa servante et Katy Wendler), Jean-Pierre Aerts (Bretschneider, le moribond et le Lieutenant Lukas), Fabienne Barbieri (Journaliste autrichienne, une infirmière, Mme Palivec et une tzigane), Jacky Certain (Le détenu de droit commun, un simulateur, le Capitaine de Prévôté et le Général d’intendance), Lionel Chopard ( Un conspirateur, un simulateur, un membre de l’escorte, Blahnic, un brigadier de gendarmerie, un soldat et un membre de la patrouille), Jean-Pierre Ecobichon (Panovsky, Docteur Grunstein, l’aumonier Ibn, le Sous-Lieutenant Daube et le Sergent-Major Wolf), Alain Guillon (Joseph Sveik), Pascal Lévêque (Un conspirateur, un simulateur, Mr Wendler, Baloun et un membre de la patrouille), Bernard Placais (Le Juge d’instruction, un journaliste autrichien, un infirmier et un soldat russe), Philippe Prévost (Heinz le psychiatre, Katz, un soldat et l’aumonier), Alain Rangdet (Le commissaire, Slavik, le Colonel Kraus Von Zillergut et le Capitaine Sägner), Marie-Josèphe Rangdet (Mme Muller, la Baronne Von Botzenhein et Une vieille) et Alain Vilette (Palivec, un conspirateur, un simulateur, un membre de l’escorte, un gendarme, un soldat et une membre de la patrouille).
Mise en scène : Bernard Zeutzius
Régie : Jean-Claude Maurin
Décors : Claude Ecobichon
de Jeroslav Hasek (Adaptation de Milan Kepel)
Nos sélections
- Festival du Théâtre Amateur des Yvelines (Plaisir) – 17 février 1979
L'histoire
Sveik est soldat de deuxième classe tchèque dans un régiment autrichien au début de la guerre de 1914.
Il fait l’objet de railleries de ses chefs. Il se venge avec malice.
Sveik est le type même de personnage dont on ne sait jamais si l’imbécilité est innée ou voulue, ce qui l’entraîne forcément dans des situations de plus en plus difficiles à démêler.
En savoir plus : Sveik, histoire du personnage
Le personnage de Josef Sveik (longtemps orthographié « Chvéïk ») apparaît pour la première fois sous la plume de l’auteur avant la Première Guerre mondiale dans une série de petits récits humoristiques sans prétention : Le Brave Soldat Sveik et autres histoires curieuses, en 1912.
Dans cette première ébauche, Sveik a un caractère encore assez peu approfondi : il est une simple caricature antimilitariste de l’idiot du bataillon. Il ne prendra toute son envergure que dans les trois tomes principaux de la série : Sveik s’affirme alors, à lui tout seul, comme le symbole de l’absurdité de la Première Guerre mondiale, et peut-être de toutes les guerres en général.
Autrefois réformé pour idiotie et faiblesse d’esprit, Sveik est le type même de l’ingénu voltairien : honnête, naïf et incompétent, il révèle parfois une ruse dont on ne l’aurait pas soupçonné. S’il réussit à ridiculiser le fait militaire, c’est moins en le critiquant qu’en le vénérant d’une façon totalement imbécile. À l’optimisme forcené de Sveik s’oppose la résignation désabusée des personnages qu’il rencontre, lesquels ne croient pas une seconde à l’utilité de la guerre ou à la possibilité qu’auraient l’Autriche-Hongrie et les autres empires centraux de la gagner. Cela donne lieu à de nombreuses scènes burlesques, comme lorsque Sveik se fait arrêter et emprisonner parce qu’il a publiquement manifesté son enthousiasme devant une affiche de mobilisation générale, son élan patriotique sincère ayant été pris pour de l’insolence.
Le Brave Soldat Sveik est considéré comme l’un des meilleurs récits satiriques de la littérature mondiale. Aujourd’hui souvent comparé à Don Quichotte, les milieux littéraires ont pourtant rejeté cette œuvre dans un premier temps, rebutés par le personnage de Sveik, jugé terne et simpliste.
C’est en réalité le peuple tchèque lui-même, séduit par tant d’humour et de dérision, qui a assuré la célébrité de Sveik pour l’ériger en une véritable figure nationale.
D’autre part, l’icône de la survie civile en temps de guerre qu’est Sveik est reprise en 1943 par Bertolt Brecht dans sa pièce Schweyk dans la Deuxième Guerre mondiale.
Les célèbres illustrations réalisées par le dessinateur tchèque Josef Lada ont immortalisé Sveik sous les traits d’un personnage bedonnant, mal rasé et entre deux âges.