D’hier à aujourd’hui
Les Comédiens de la Tour ont pris leurs racines au CMJT (Club municipal des jeunes de Triel), sorte de maison de jeunes, indépendante fondée en 1968, à l’instigation de Rémi Barrat, par une quinzaine de jeunes de 18 à 25 ans.
Dès l’ouverture du Club, quelques comédiens en herbe présentent des saynètes au cours de soirées où se produisent également des musiciens et chanteurs. Quelques représentations seront d’ailleurs données à la Salle des fêtes située à l’époque sous l’école René Pion.
En 1969, une section théâtre voit le jour au sein du CMJT. Une première pièce est représentée en 1970 dans le charmant petit théâtre de la salle Jeanne d’Arc, situé rue du Docteur Sobeau. Il s’agit de J’y suis, j’y reste, comédie de Jean Valmy et Raymond Vinci où l’on trouve dans la distribution Alain Guillon, Claude et Jean-Pierre Écobichon, Henri Merveille, Dominique Paillet, Marie-Annick Roussel, Danièle Coutarel et quelques autres.
Après cette première expérience dont les trois représentations ont été largement appréciées par le public, la troupe du CMJT poursuit l’aventure théâtrale mais avec quelques difficultés pour trouver un lieu de représentation suite à la fermeture au public de la salle des fêtes pour une question d’hygiène et de la salle Jeanne d’Arc en raison de la sécurité précaire.
Le Maire de l’époque, Louis Champeix et son adjoint Rémi Barrat qui soutiennent avec ferveur les initiatives du CMJT proposent pour les répétitions, d’installer l’équipe du théâtre au dernier étage du château de la tour à côté du Groupe astronomique des Yvelines, ancêtre du Parc aux Étoiles.
C’est dans ce lieu mythique qui donnera plus tard son nom à la troupe, que se poursuit l’aventure de la scène. La salle de répétition est trouvée mais non le lieu des représentations publiques.
C’est alors que la mairie propose à la troupe de partager avec les gymnastes, les tireurs à l’arc, les pongistes, les judokas et les demoiselles en tutu, le petit gymnase de la rue Cadot. Pour chaque représentation, la transformation du lieu, avec l’aide des services techniques de la mairie est un travail colossal. Il faut démonter le tapis de judo et les espaliers, installer une estrade, placer les chaises et organiser la régie derrière le décor, l’actuel local technique abritant à l’époque le logement du gardien.
C’est dans cette configuration qu’est représenté en 1974 Le grand zèbre, comédie de boulevard de Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues qui reçoit un accueil chaleureux.
Cette année-là, le local du CMJT installé dans le Parc municipal est la proie des flammes et l’Association disparaît en fumée. La troupe orpheline décide alors de constituer début 1975 une association à Loi de 1901 pour s’autogérer. C’est la naissance de « Théâtre et Culture à Triel » en mai 1975 dont le président fondateur sera Alain Guillon.
Après trois reprises du Grand Zèbre, la troupe qui a pris pour nom Les Comédiens de la Tour monte la célèbre pièce de Robert Thomas, La perruche et le poulet sous la baguette de Jean-Pierre Aerts avec dans la distribution, la quasi-totalité des fondateurs : Alain Guillon, Jean-Pierre et Claude Écobichon, Dominique Aerts, Philippe Prévost, Michèle Boussot, Marjorie Godin (comédienne que l’on peut voir dans quelques films de Jean-Pierre Mocky et dans La Chèvre de Francis Weber), Bernard Zeutzius, Jacky Certain… La régie est toujours dirigée par Jean-Paul Naudin derrière l’imposant décor à l’aide d’un rétroviseur de traction Citroën. Trois représentations seront données à Triel devant 250 spectateurs.
Dans la foulée, la troupe monte La Soupière de Robert Lamoureux pour une série de trois représentations à Triel. De nouveaux comédiens ont rejoint la petite équipe dont la pétulante Fabienne Barbiéri et un certain Pierre Blanchet.
Le conseiller général, maire de Verneuil, Léon Robert qui a assisté à une représentation est surpris de la qualité du spectacle et invite la troupe à donner, sous son patronage, une représentation le 20 mars 1976, au cinéma Le Régional de Verneuil, devenu depuis l’Espace Maurice Béjart. Cette soirée devant une salle copieusement garnie sera la toute première représentation hors de Triel des Comédiens de la Tour.
En 1976, deux autres comédies de boulevard sont présentées, Pepsie de Pierrette Bruno et Interdit au public de Jean Marsan avec toujours autant de succès populaire. Pour cette dernière, Pascal Lévêque, tout jeune comédien sorti de la troupe de Jean-Louis Vidal, fera son entrée aux Comédiens de la Tour et se verra confier le rôle principal. Pascal marquera de son empreinte la vie municipale, associative et culturelle de Triel.
Après une nouvelle pièce de boulevard en 1977, Piège pour un homme seul de Robert Thomas, dont le rôle principal est tenu par Pierre Blanchet, la troupe éprouve un irrésistible besoin de se renouveler et crée un comité de lecture dont la mission est de rechercher des textes nouveaux.
En 1977, dans un magnifique décor de Jean-Pierre Aerts, les Comédiens de la Tour changent de style et présentent Les Vilains d’André Gille d’après Ruzzante, dans une mise en scène enrichie par la présence de la chorale Chanteclair de Verneuil, que dirige Pierre Noël. Les rôles principaux sont tenus par Pascal Lévêque et Lionel Chopard.
Cette pièce ne sera représentée que trois fois et recevra un gros succès devant plus de 400 spectateurs. Entre-temps, l’association Théâtre & Culture à Triel reçoit l’agrément de la Jeunesse et des Sports.
Cette même année 1977, la mairie de Triel passe aux mains des écologistes. Le nouveau maire, Jean Musigman qui, reconnaissons-le, n’est pas très porté sur le théâtre, propose au TCT de libérer le château de la Tour pour y développer l’activité du Groupe astronomique des Yvelines et d’installer les Comédiens dans le vieux gymnase de la rue Cadot déserté par les sportifs qui viennent d’aménager dans le tout nouveau COSEC.
Toute la troupe des Comédiens de la Tour est alors réquisitionnée pour rénover l’intérieur du bâtiment (démontage et dépoussiérage du plafond, construction d’une scène fixe, installation des loges, lessivage des murs…) en collaboration avec les services techniques de la mairie qui se chargent du gros œuvre.
Le logement du gardien est libéré et la régie y est installée, le matériel de lumière et de son étant intégralement financé par la trésorerie du TCT. Le vieux gymnase devient la salle Cadot.
En 1978, pour l’ouverture de la salle rénovée, un premier spectacle Puis-je me permettre de… composé de six courtes pièces de Jeannine Worms, Jean-Claude Danaud et autres jeunes auteurs, est présenté au printemps.
Mais le grand succès de l’année 1978 restera Le brave soldat Sveik, pièce de Joseph Hasek mise en scène par Bernard Zeutzius. La pièce comprend vingt-quatre tableaux et une quarantaine de rôles distribués à une vingtaine de comédiens. Claude Écobichon l’un des pionniers du TCT, véritable ingénieur que nulle technique ne rebute, a inventé pour la circonstance un système pivotant constitué de panneaux triptyques décorés par Jean-Pierre Aerts, permettant de changer le décor en moins de trois secondes.
Le brave soldat Sveik sera la première sélection des Comédiens de la Tour au Festival de théâtre des Yvelines à Plaisir. Lors du montage du décor, une surprise nous attendait. Le plafond de scène de la salle des Gâtines de Plaisir est trop bas, la structure de notre décor n’entre pas.
Le décor est réinstallé dans la salle, au milieu des spectateurs. Lors de ce festival, les Comédiens de la Tour vont se lier d’amitié avec les Baladins de Marly… Une amitié qui dure depuis plus de trente ans.
L’esprit d’ouverture du TCT, voulu par ses fondateurs et toujours réaffirmé au fil du temps, permettra en 1979 d’accueillir une troupe de comédie musicale, Sept pépins pour une pomme, rebaptisée Balladance qui, quelques années plus tard quittera le TCT pour adopter le statut professionnel.
Un ciné-club (CINE 16) verra également le jour mais cessera au bout d’une dizaine de séances, faute d’avoir trouvé un véritable public.
Les Dix petits nègres, l’adaptation théâtrale du roman d’Agatha Christie ouvre la saison 1979 avec succès. La pièce sera également représentée à l’hôpital psychiatrique des Mureaux.
Dans la distribution, trois nouveaux comédiens expérimentés ont fait leur apparition : Béatrice Bastiani (comédienne que l’on a pu voir dans quelques séries télé dont Médecin de nuit et Airport 2000), Pierre Corveaule du CPLP de Poissy et Yvette Corveaule.
La même année, les Comédiens de la Tour présentent Chers Zoiseaux de Jean Anouilh, pièce qui sera également sélectionnée au Festival de théâtre des Yvelines à Plaisir. Dans la distribution figurent deux adolescentes, Nadia Valdenaire et Corinne Ramuzat auxquelles il faudra délivrer à leurs professeurs des demandes de dispense de devoirs, les lendemains de répétitions.
Le rythme des productions est pris et en 1980 la troupe représente trois spectacles, Un ami imprévu, comédie policière de Robert Thomas, Le tourniquet de Victor Lanoux (représentée grâce à une autorisation spéciale de l’auteur) et Le rapport dont vous êtes l’objet de Vaclav Havel (auteur dramatique à l’époque emprisonné à Prague devenu depuis Président de la République tchèque). Cette année encore, les Comédiens de la Tour seront retenus au Festival de théâtre des Yvelines avec Le tourniquet magistralement servi par Pascal Lévêque et Alain Guillon.
En 1981, Qui est qui ? Comédie anglaise de K Waterhouse est montée par Pierre Blanchet dans une mise en scène en noir et blanc. Décors, costumes, affiche, whisky (black & white)… tout est en noir et blanc. Parallèlement, un grand spectacle de comédie, de danse et de variété rassemble les Comédiens de la Tour, les danseurs et chanteurs de la troupe de comédie musicale et un orchestre en vogue à cette époque, La Mandragore. Le spectacle intitulé La soirée du music-hall sera également présenté à Conflans-Sainte-Honorine ainsi qu’à l’hospice de Nanterre pour les fêtes de Noël des SDF, où les habitués du lieu feront un accueil fort sympathique et chaleureux aux comédiens mais surtout… aux jolies danseuses de la troupe.
En 1982, la troupe qui s’est encore enrichie de nouveaux éléments présente la comédie d’Edouardo Scarpetta Misère et noblesse dans un décor littéralement somptueux et une mise en scène de François Lafont, comédien du cours d’Élisabeth Depardieu que l’on peut voir dans certains films de Claude Chabrol (Masques et Une affaire de femmes).
Deux pièces seront également à l’affiche de l’année 1983. Du vent dans les branches de sassafras, de René de Obaldia qui sera également offert pour Noël 83 aux SDF de l’hospice de Nanterre dans une salle archi-comble et Le cauchemar de William Reed, création de Philippe Prévost.
Le cauchemar de William Reed sera représenté en compétition au Festival de théâtre amateur des Yvelines de 1984 où il obtiendra trois prix (Deuxième prix du Festival, Prix d’interprétation féminine pour Françoise Vergely – comédienne de grand talent aujourd’hui en Isère et Prix d’interprétation masculine pour François Lafont).
En cette même année, la nouvelle équipe municipale de Damien Lepoutre signe avec Jean-Pierre Écobichon, alors président du TCT une convention aux termes de laquelle, l’association, en contrepartie de l’utilisation permanente de la salle Cadot, rétrocèdera 15% de ses recettes à la mairie.
1984 débute avec C’est presque aussi bon que l’amour, composition de textes d’auteurs divers interprétés par Hugues Dedit, seul en scène. Mais la troupe qui compte maintenant plus d’une trentaine de comédiens de tout âge, a un féroce appétit de planches et présente dans la foulée Je veux voir Mioussov de Valentin Kataev avec Pierre Corveaule dans le rôle principal, Les sorcières de Salem d’Arthur Miller mis en scène dans sa version intégrale par Pierre Blanchet et Une rose au petit-déjeuner de Barillet et Gredy.
Cette même année, Pascal Lévêque crée avec quelques enfants La Classe Biberon, qui constitue en quelque sorte les premiers pas de L’École des Tréteaux. Parmi les élèves de la classe, figure un tout jeune talent, Laurent Hugny aujourd’hui comédien professionnel (voir L’Éventail).
Cette année 1984 va être l’occasion pour les Comédiens de la Tour de créer un petit événement…
Le 1er avril tombe un dimanche et justement, en clôture de la semaine internationale du théâtre. Ce 1er avril au matin, tous les Comédiens de la Tour se retrouvent dans la rue pour présenter le projet d’aéroport implanté à Triel.
Quelques jours auparavant, la presse régionale complice de nos comédiens titrait, photo à l’appui : « Des technocrates se penchent sur la décharge de Triel » mettant ainsi l’eau à la bouche de nos braves concitoyens conviés par affichettes à venir le dimanche suivant, découvrir un gigantesque projet pour notre commune : l’implantation à Triel du troisième aéroport de Paris.
Le jour venu, tout y est : stand d’Air France avec hôtesses sur la place de la mairie, moto de l’Agence France Presse avec caméra, manifestation du Comité d’action contre l’aéroport (le Caca dirigé par Alex Crément) qui traverse Triel au cri de « Aéroport no ! »…
La foule se presse, les gens signent un cahier de pétitions pour rejeter ce projet qui prévoit d’implanter la tour de contrôle dans le clocher de l’église…
Certains y croient d’autres ont compris. Un commerçant affiche sur sa vitrine l’annonce de l’ouverture prochaine d’un « Duty free shop ».
Et comme pour participer à la fête, le ciel s’en mêle. En cette belle matinée de printemps, la neige tombe à gros flocons pendant le débat contradictoire qui s’est instauré sur un podium de la place de la mairie, au cours duquel contre le projet d’aéroport, un mot d’ordre est lancé : « il faut classer notre décharge publique en monument historique ».
À midi, un haut fonctionnaire descendu d’une voiture ministérielle toute cocardée vient interrompre le débat en annonçant que la circulaire ministérielle comporte une faute de frappe… l’aéroport sera construit à Creil et non à Triel ! Le lendemain la presse en parle.
La saison officielle reprend son cours avec un projet ambitieux : Les Trois Mousquetaires qui doit être l’occasion d’une tournée dans les communes de la région. De nombreux comédiens investissent temps et même argent pour monter l’œuvre de Dumas.
Parallèlement, une équipe travaille sur L’Agonie, comédie satirique de Philippe Prévost qui sera une première fois présentée, après un montage précipité au théâtre Molière de Poissy dans le cadre du festival controversé Arrêt-Création avant d’ouvrir la saison 1985 dans de bien meilleures conditions. Élisabeth Merly issue de la troupe de Villennes a rejoint à cette occasion Les Comédiens de la Tour.
1985 fût donc l’année des Trois Mousquetaires, doté d’une distribution importante (Laurence Lebreton, Pierre Corveaule, Alain Guillon, Pascal Lévêque, Béatrice Bastiani, Pierre Blanchet, Stéphane Coulon, Alain Vilette, Yvette Corveaule, Françoise Vergely…) et d’une mise en scène judicieuse alternant combats d’épée et scènes historiques. Le rôle de d’Artagnan est tenu par Christophe Gayral qui sera ensuite élève de la rue Blanche et aujourd’hui comédien professionnel et metteur en scène de renom.
Après une création à Triel, la pièce est représentée à Meulan (ferme du paradis), Bailly, Vernouillet (salle de l’Amandier) et au théâtre Molière de Poissy, dans le cadre de la programmation officielle. Une dernière prévue au château de la Tour est repliée sur la salle Cadot en raison des cordes qui tombent ce jour-là.
En 1986, après la présentation de Huis clos de Jean-Paul Sartre mis en scène et interprété par Alain Vilette, Les Comédiens de la Tour montent Du plomb dans la cervelle, pièce policière de Philippe Prévost dans laquelle Élisabeth Piron, aujourd’hui comédienne professionnelle à Nice ( et Les femmes du Président) fera ses premiers pas avec notre compagnie. Monsieur Amilcar, le succès d’Yves Jamiaque est ensuite mis en scène par Hughes Dedit et interprété par Pascal Lévêque dans le rôle-titre.
1987 débute avec une remarquable version de L’Éventail de Carlos Goldoni monté sous la direction d’Hughes Dedit, dans un somptueux décor. Dans la distribution, figurent deux jeunes qui font aujourd’hui une belle carrière professionnelle Laurent Hugny y tient le rôle de Tonino et Jean-Pascal Abribat, celui de Petit-Citron. Cette année-là, le TCT signe un partenariat avec la Caisse d’épargne de Triel dont le dynamique directeur Jean-Louis Maffre (hélas ensuite très vite promu à d’autres fonctions) à compris l’intérêt de collaborer avec le tissu associatif et Les Comédiens de la Tour. Ce partenariat va permettre à Un vortex dans le potage, comédie agro-alimentaire de Philippe Prévost, de connaître en 1987 un très gros succès populaire battant ainsi à l’époque le record des entrées (750 sur 6 représentations).
Le rôle principal est tenu par Pierre Blanchet aux côtés de Stéphane Coulon, Myriam Gerbaut, Laurence Lebreton, Jacky Certain, Thierry Tassin, Nadia Valdenaire, Franck Sokolowski, Alain Guillon et Élisabeth Piron. Une autre création verra le jour au cours de cette saison, Pile et face de Béatrice Lateur puis La répétition ou l’amour puni de Jean Anouilh, version très remarquée qui sera sélectionnée au festival de Fontainebleau.
C’est par Le bel indifférent de Jean Cocteau mis en scène par Gérard Willemin suivi de Donne-moi un rêve, pièce anglaise de Robert F. Rudin, que débute l’année 1988.
Un nouveau projet ambitieux germe dans la tête de Pierre Blanchet metteur en scène qui a déjà dirigé les Trois Mousquetaires. L’idée est de monter Le Tartuffe de Molière et de le tourner dans les théâtres de la région. Les Comédiens découvrent les vers qu’ils doivent, lors de dures séances de travail, déstructurer sans altérer le texte. Le rôle-titre est tenu par Pascal Lévêque entouré de comédiens expérimentés.
Après la création à Triel en 1989, la troupe est reçue à Bailly, Sannois, Carrières-sous-Poissy, Goussainville puis à Seligenstadt, ville allemande jumelée à Triel. Partout, la pièce reçoit un vif succès devant des salles copieusement garnies. Près de 2 000 spectateurs applaudiront notre Tartuffe monté dans une version très classique.
Amour Quijoux fraîchement élu Maire de Triel renouvelle sa confiance aux Comédiens de la Tour qu’il soutiendra d’ailleurs jusqu’au bout de ses deux mandats. Pendant que Tartuffe tourne dans la région, une équipe monte la comédie policière d’Agatha Christie Le Vallon qui ne sera malheureusement représenté qu’à Triel au cours de l’année 1991.
Depuis Le Tartuffe, un jeune préposé de la poste de Triel, Richard Lakatos, a délaissé son guichet pour rejoindre les Comédiens de la Tour. Aujourd’hui professionnel, doté d’un sens artistique apprécié de tous et d’un humour décalé, il s’attaque en 1991 à un spectacle de cabaret simplement intitulé Café-théâtre qui alterne saynètes de Bedos, Métayer, Jugnot, Haller, Pierre Dac et chansons de Gainsbourg, soutenu par une formation musicale improvisée mais de talent, dans une salle transformée en cabaret où le champagne coule à flot.
Le succès est au rendez-vous et le spectacle est acheté par les commerçants de Sartrouville pour leur fête annuelle, sous le marché aux fleurs. C’est l’un des rares mauvais souvenirs que cette représentation devant un public fort bruyant et où l’on peut entendre entre deux répliques : et une frite pour le 8, une !”
Le théâtre anglais recèle des richesses et c’est avec Black comedie de Peter Shaffer, mis en scène par Gérard Willemin dans un décor psychédélique où le vert prédomine que la troupe poursuit sa saison 1991.
En 1992, les Comédiens de la Tour montent la cinquième pièce de Philippe Prévost, La partie, adaptée d’un vieux western dont le titre français est Gros coup à Dodge City.
À l’issue de cette pièce, certains membres historiques de la troupe prendront avec l’âge un certain recul mais les rescapés conserveront la même ferveur et le même esprit d’ouverture.
En 1992, autre novation, pour la première fois le TCT et les Comédiens de la Tour sont présidés par une jeune femme, Sophie Abribat qui va diriger la troupe de main de maître. C’est l’heure des grands changements. Venant d’horizons divers, une équipe de tout jeunes comédiens fraîchement formés et bourrés de talent viennent épauler les anciens. Certains sont issus de L’École des Tréteaux, d’autres ont fréquenté les ateliers scolaires du collège.
En 1993, leur création de FreshWater de Virginia Woolf mise en scène par Jérôme Noureux est un spectacle de grande qualité. Dans la distribution, on remarque Alice Noureux, Laure Boinet ainsi qu’un certain Jean-Pascal Abribat qui avait fait ses débuts dans L’Éventail et que l’on retrouvera quelques années plus tard… à la Comédie française.
Parallèlement, l’équipe présente Ethnie soit qui mal y pense, un spectacle constitué de saynètes dénonçant le racisme, l’antisémitisme et autres formes d’intolérances. Ce spectacle représenté une seule fois, est l’occasion d’une ouverture sur de nouveaux comédiens et metteurs en scène dont Marc Défossé et Franck Martinière.
En 1994, l’équipe municipale d’Amour Quijoux décide de rénover la salle Cadot qui sera fermée tout au long de la saison pour cause de gros travaux. La troupe se replie dans une petite salle située sous l’école Charles Dupuis alors désertée par les élèves et occupée par L’École des Tréteaux.
C’est l’occasion de présenter un spectacle plus intimiste Côté Rimbaud de Pierrette Dupoyet qui constituera un véritable morceau de bravoure pour la toute jeune Laure Boinet, musicalement soutenue par Alice Noureux qui a écrit les musiques du spectacle.
C’est aussi dans ce lieu exigu qu’un vieux rêve d’anciens se travaille… le célèbre Vol au-dessus d’un nid de coucou de Dale Wassermann. La petite salle où se répète Vol… sera d’ailleurs pour quelques jours transformée en commissariat saccagé pour les besoins du tournage d’une scène de La Haine de Mathieu Kassovitz.
Vol au-dessus d’un nid de coucou est donc la première pièce représentée dans la nouvelle salle rebaptisée théâtre Octave Mirbeau du nom du célèbre écrivain, ami de Zola et des impressionnistes, qui vécut de 1848 à 1917 et termina sa vie dans une jolie demeure de Cheverchemont, sur les hauteurs de Triel. Pour l’occasion, un décor réaliste est dessiné et réalisé par Claude Écobichon, l’un des fondateurs de la troupe. Les représentations de Vol…, dont le rôle principal est tenu par Franck Martinière et celui de Miss Radchet par Béatrice Bastiani puis Élisabeth Merly, sont un grand succès et la pièce sera également représentée à Andrésy, à l’occasion du premier festival Théâtre en Jeu.
La saison 1995 se poursuit par la création de Qui est donc le véritable inspecteur Dupif de Tom Stoppard, comédie très britannique mise en scène par Jérôme Noureux et servie par une brillante distribution dans laquelle on retrouve Laure Boinet mais aussi Fred Joiselle et Alice Noureux, aujourd’hui musiciens professionnels du groupe Blérots de R.A.V.E.L.
L’année 1996 débute avec l’adaptation par Marc Défossé du Déclin de l’empire américain renommé pour la circonstance Dessous entendus. Elle se poursuit avec La reconstitution de Bernard Noël, pièce qui sera créée sous le petit marché couvert de Triel avant de prendre place au théâtre Octave Mirbeau. Les Comédiens de la Tour ayant renoué avec les déplacements, La reconstitution sera également représentée à la Salle Gérard Blondeau de Maurecourt puis à l’Espace Julien Green d’Andrésy dans le cadre du deuxième festival Théâtre en Jeu et enfin aux Automnales de Genainville
En 1997, la présidence du TCT passe aux mains de Bernard Bachimont dont l’un des objectifs avec l’équipe dirigeante est d’améliorer la promotion des spectacles. Une réflexion conduit à moderniser l’image par une nouvelle charte graphique, tout en conservant les valeurs de l’association. « Vivez notre scène passion ! » devient le mot d’ordre traduisant à la fois l’esprit d’ouverture et de créativité des Comédiens de la Tour.
À l’instigation de Claude Moisdon, conseiller municipal à la culture et aux loisirs, les Comédiens de la Tour consacrent l’année 1997 à une série de représentations de l’œuvre d’Octave Mirbeau. Quatre pièces sont représentées dans deux spectacles alternés : Le journal d’une femme de chambre dont l’originalité de l’adaptation est de donner vie aux personnages du roman plutôt que de limiter la pièce à un monologue, Le portefeuille et deux courtes nouvelles adaptées à la scène : Un véritable homme d’état et Les Affaires au Ciel.
Les représentations sont jumelées avec une exposition du fonds Mirbeau prêtée par la Société Octave Mirbeau. L’ouverture de l’événement fera l’objet d’une cérémonie officielle en présence de Claude Herzfeld, vice-président de la Société Octave Mirbeau.
Le Journal d’une femme de chambre sera ensuite représenté au Festival de Maisons-Laffitte où Alice Noureux obtiendra le Prix d’interprétation féminine, puis au Festival de Bougival, au centre de rééducation fonctionnelle de Menucourt et effectuera une tournée à Angers pour une série de trois représentations au lycée Chevrollier, au lycée Joachim Du Bellay et au théâtre Jean Vilar, à l’initiative de la Société Octave Mirbeau.
Au cours de l’année 1997, un autre succès se profile, La valse du hasard de Victor Haïm, mise en scène par Laure Boinet, interprétée par Alice Noureux et Frédéric Joiselle, soutenus par le violoncelliste Thomas Le Saulnier également membre éminent des Blérots de R.A.V.E.L. (formation qu’il quittera en 2006). Cette pièce tournera pendant deux ans dans différents festivals… à Neuilly-Plaisance où elle obtiendra « le coup de cœur » du jury, au troisième festival Théâtre en Jeu d’Andrésy puis au Festival de Maisons-Laffitte 1998 où elle recevra le Prix du lycée Jean-Cocteau. Une ultime représentation sera donnée à Maule.
Victor Haïm est un auteur – il l’a démontré – très proche des amateurs. Une autre de ses pièces est, en décembre 1997, mise en scène par Hubert Pinel : Belle famille. Celle-ci dans laquelle les rôles principaux sont tenus par Pierre Corveaule et Laure Boinet sera également représentée en 1998 aux Rencontres théâtrales de Marly-le-Roi puis au centre de rééducation fonctionnelle de Menucourt. La troupe s’étoffe encore en 1998 et les projets vont bon train.
Franck Martinière monte Le Malade Imaginaire de Molière dans une version ni moderne, ni classique mais située hors du temps. La distribution comprend Alice Noureux, Élisabeth Merly, Pierre Corveaule, Sophie Bachellier, Philippe Prévost, Michel Leprêtre, Hubert Pinel, Davy Chambon et Patrick Scarabello. Un partenariat est conclu avec le collège des Châtelaines de Triel dont une classe expose des textes et dessins réalisés par les élèves. Le succès populaire est au rendez-vous et la pièce est également représentée à Marines devant plus de 100 spectateurs.
Fin 1998, Michel Leprêtre monte avec deux comédiens expérimentés, Hervé Bierjon et Marc Défossé, le célèbre Zoo story d’Edward Albee. Zoo story sera ensuite représenté au Festival de Bougival, aux Automnales de Genainville, au festival Théâtre en Jeu à Maurecourt et aux rencontres théâtrales de Marly-le-Roi. Cette pièce fera également l’ouverture de la toute nouvelle salle de Saint-Leu-la-Forêt.
Après Edward Albee, un autre auteur américain, Israël Horovitz est à l’honneur avec Le Premier en cette année 1999. Cette comédie construite autour de cinq personnages qui se disputent la première place d’une queue tournera aussi aux festivals de Marly-le-Roi, Médan et Maurecourt, au festival Théâtre en jeu. Un spectateur dira de cette pièce interprétée par Laure Boinet, Pierre Corveaule, Pierre Dufresne, Hubert Pinel et Franck Martinière : « c’est une pièce en 7 actes… sexuels ».
Depuis longtemps, elle en rêvait, Béatrice Bastiani s’attaque au rôle de Madame Marguerite, pièce de Roberto Athayde que dirigera Michel Leprêtre en ce début d’année 2000. Ce monologue d’une enseignante maniaco-dépressive va connaître un franc succès à Triel, mais aussi à Mantes (deux représentations au CAC Georges Brassens), à Andrésy pour le festival Théâtre en Jeu, à l’Injep de Marly-le-Roi, aux Amandiers à Vernouillet et enfin aux Soirées estivales de Menton en août 2001. Béatrice, que ses activités d’enseignante ont transportée en Chine, jouera même jusqu’à l’Island Club de Pékin.
Redécouvrir des textes oubliés ou méconnus, les Comédiens de la Tour aiment bien ça. Orvet, l’une des seules pièces de Jean Renoir créée il y a 50 ans, est inscrite au répertoire. Ce fut un travail de longue haleine difficile à monter qui nécessita toute l’expérience de Franck Martinière pour épauler et conseiller l’équipe de départ animée par Patrick Scarabello. Quelques coupes dans le texte et dans les décors, l’apport pour le rôle principal de Jacques Flamand qu’une longue carrière professionnelle de décorateur de cinéma, télé, etc. a conduit à notre porte, deux jeunes comédiens bourrés de talent (Nathalie Thieulent et Davy Chambon), quelques seconds rôles bien servis et Orvet fit à nouveau rêver quelques vénérables spectateurs qui l’avaient découverte à sa création. Hélas, la pièce ne tournera pas… en raison du déménagement de quelques comédiens.
Son projet d’adaptation de Ma femme me tue n’ayant pas reçu l’aval de la troupe dans laquelle il travaille traditionnellement, Sylvain Ferlat le propose aux Comédiens de la Tour. Le travail de qualité qu’il a réalisé et la distribution qu’il a déjà réunie conduisent le TCT à lui ouvrir ses portes.
Le projet sera donc monté par les Comédiens de la Tour. Ma femme me tue va donc clôturer les créations de l’an 2000. Après les représentations de Triel, la pièce sera donnée aux Automnales de Genainville, au Festival de Sartrouville, aux Rencontres théâtrales de Marly, au festival Théâtre en Jeu (Maurecourt) et enfin hors compétition au Festival de Maisons-Laffitte.
Au cours de l’année 2000, une équipe de jeunes comédiens issus de l’atelier théâtre du collège des Châtelaines de Triel monte sous la direction de leur ancien professeur du collège, Maryvonne Olivier, la pièce de Jean-Claude Grumberg, Maman revient, pauvre orphelin. La jeune équipe qui se baptise les Rescapés a trouvé refuge au Point Jeunes mais est sans statut juridique.
À la demande de la mairie, le TCT prend en charge la gestion de leurs représentations au théâtre Octave Mirbeau le 30 juin et le 1er juillet 2000. Mais le courant étant passé entre les Comédiens de la Tour et la jeune équipe, celle-ci accepte d’intégrer la compagnie trielloise, tout heureuse de trouver de nouveaux talents.
La pièce dont la distribution comprend Miguel Ferreira (aujourd’hui professionnel, il tourne des séries télé, des pubs et des films), Lorène Poirot, Guillaume Granval, Johanna Levy-Soudé, Laurent Boivin sera reprise du 27 avril au 1er mai 2001 pour une série de représentations avec en levée de rideau, une autre pièce de Grumberg La Vocation, savoureux dialogue entre un père (Pierre Corveaule) et son fils (Laurent Merly) sur l’avenir professionnel de ce dernier. Ah ! Le coup de la tartine… Délicieux…
Les puristes que nous sommes, tous d’accord sur le fait que le 3e millénaire commença bien en 2001 et non en 2000, décidèrent de franchir ce cap sur la scène du théâtre Octave Mirbeau.
Le pari était audacieux mais au tarif pratiqué (150 francs repas succulent et quelques bulles compris), les réservations furent closes en quelques jours.
2001, l’Odyssée spectacle, c’est le nom qui fut donné à ce spectacle de plus de deux heures qui réunit la quasi-totalité des Comédiens de la Tour. Rien n’est laissé au hasard pour que la fête soit totale. Le théâtre est transformé en salle de music-hall avec l’aide du service technique de la mairie qui a pris en charge l’enlèvement et le transport des fauteuils et la mobilisation de l’équipe du TCT qui a assuré la décoration du théâtre.
Le spectacle est parfaitement structuré, rythmé et plein de surprises telles que le squat du hall d’entrée par un couple de clochards surpris par le froid, qui ne manquent pas de provoquer des interrogations parmi les spectateurs incrédules. « Ils sont mieux ici que dehors, dira une dame, mais tout de même, vous n’avez pas de chance ».
Nos clochards, on le découvrira plus tard, n’étaient autres que Jacqueline Bastien, notre doyenne et Bernard Bachimont. Représenté une première fois à l’occasion de la mémorable nuit du réveillon 2001, le spectacle fût rejoué six fois dans les jours qui suivirent, autour de la galette des rois.
En février 2001, a lieu au théâtre Octave Mirbeau la création de la pièce de Jean Genet, Les Bonnes mise en scène par Philippe Prévost et Sylvie Langlois et interprétée par Alice Noureux, Laure Dappe et Élisabeth Merly. La pièce recueille dès sa première un vif succès qui va se confirmer de festivals en festivals : Festival de Maisons-Laffitte (mai 2001), Festival de Romans-Sur-Isère – 3e prix (juin 2001), Festival de Bougival – Prix d’interprétation féminine (octobre 2001), Festival de Sartrouville – Prix spécial du jury et Prix des quartiers (novembre 2001).
Didier Van Cauwelaert, écrivain à succès est aussi un auteur dramatique de talent. Franck Martinière crée en mai 2001 L’Astronome qu’il interprète aux côtés de Céline Giraud (issue de la troupe de Vaux-sur-Seine), Yvette Corveaule et Isabelle Écobichon. Ce nouveau succès sera également présenté aux Festivals de Conflans-Sainte-Honorine, au Festival de Médan, à Marines et dans le Perche.
À l’aube de la saison 2001-2002, notre regretté ami Claude Moisdon, adjoint à la culture et à l’animation, se montre très actif aux côtés des Comédiens de la Tour et enregistre, non sans appréhension, l’idée de créer une animation mensuelle au théâtre Octave Mirbeau.
« Vous êtes fous » lancera-t-il un jour avec le sourire à propos de ce projet. Mais l’équipe dirigeante, constituée à l’époque de Michel Leprêtre, Franck Martinière, Hubert Pinel, Sylvie Langlois, Élisabeth Merly et Philippe Prévost (son président), décide coûte que coûte de mettre ce projet en pratique.
L’idée est ambitieuse et nécessite un travail considérable au niveau de l’organisation et la communication pour une équipe qui reste totalement bénévole. Il faut aussi réunir des compétences dans tous les domaines notamment à la régie qui autrefois était le domaine réservé de Jean-Paul Naudin et qui maintenant est tenu à tour de rôle par Guillaume Granval (dont c’est le métier), Michel Ernault qui trouve toujours des solutions à tout… et quelques autres qui ne demandent qu’à apprendre.
Ainsi donc, la programmation est annualisée et constituée de créations et reprises des Comédiens de la Tour et des spectacles amateurs ou professionnels sélectionnés à l’occasion des festivals. Au cours de la saison 2001-2002 seront programmés successivement Elie, mon nom secret (compagnie Amour Sauvage de Paris), (compagnie Vis de Forme de Nice), Duos de Chocs (Comédiens de la Tour), Voyage au Centre de la Terre (Compagnie Pipa Sol d’Andrésy), Les Bonnes (reprise des Comédiens de la Tour), L’Astronome (reprise des Comédiens de la Tour), Pauvres diables d’après les Contes Cruels d’Octave Mirbeau (Compagnie Coup de théâtre 96), La Dispute (Comédiens de la Tour), Le Bourgeois Gentilhomme (Compagnie de Colette Roumanoff, spectacle subventionnée par le conseil général 78 en partenariat avec le TCT), Oncle Vania (Comédiens de la Tour), la saison étant close avec succès en juin par une série de concerts avec guitares classiques (Michel Pinhède et Jean-Pierre Le Saulnier), le groupe Clango, Nestor Jam et Les Blérots de R.A.V.E.L.
Trois créations des Comédiens de la Tour ont été présentées au cours de cette saison. Duos de chocs est un spectacle constitué de douze saynètes à deux personnages dont certaines œuvres d’auteurs célèbres comme Ne te promène donc pas toute nue (Feydeau), La vocation (Grumberg), Dispute avec des mots aimables (Karl Valentin) et d’autres d’auteurs maison comme Harmonie conjugale et Zoo loft (de Pierre Corveaule) ou Les frangines et La dernière chance (de Philippe Prévost). Ce spectacle fut l’occasion de présenter les multiples talents de notre compagnie.
Avec La Dispute de Marivaux, Maryvonne Olivier a réuni à nouveau ses jeunes élèves du collège Johanna Lévy-Soudé, Lorène Poirot, Guillaume Granval, Miguel Ferreira et quelques nouveaux venus dont Valentin Langlois, Julien Peschard et Pauline Beylemans ainsi que deux vieux briscards, Yvette Corveaule et Patrick Scarabello. Lors de la création, L’Amour et la Vérité, courte saynète de Marivaux est interprétée par Maryvonne et Franck Martinière.
Énorme succès que cette Dispute qui va conduire pendant trois ans nos comédiens de salle en salle… Festival de Conflans-Sainte-Honorine, Festival de Bonnières, Rencontres théâtrales de Marly-le-Roi (Prix du festival et Prix du Public), Épône (salle du Bout du Monde), Chambourcy (deux représentations), Festival de Bougival et Festival ScènesOClayes (Clayes-Sous-Bois), soit au total 26 représentations devant plus de 1500 spectateurs.
Jacques Flamand est un passionné de Tchekhov. Sa mise en scène d’Oncle Vania, avec Philippe Prévost dans le rôle-titre, aux côtés de Pierre Corveaule, Christian Haton, Dominique Pivain (que l’on a pu voir dans La fleur du mal de Claude Chabrol), Carine Dufaÿs, Laurent Merly, Jacqueline Bastien, Marie-Thérèse Dutartre et Patrick Scarabello, marquera l’histoire des Comédiens de la Tour. La pièce représentée 14 fois à Triel ne sera hélas rejouée qu’à Maurecourt en novembre 2002.
Jean-Pierre Houllemare, maire de Triel jusqu’en 2008, aime le théâtre et est un fidèle spectateur des Comédiens de la Tour. Notre député, Pierre Cardo qui assistait un jour au Journal d’une femme de chambre nous déclara à l’issue de la représentation : « C’était bien mais je préfère un bon concert de rock ».
La fréquentation toujours accrue de nos spectacles nous a donc conduits à poursuivre l’expérience de la programmation mensuelle pour la saison 2002-2003 avec, en plus, une première série d’abonnés. La saison a débuté en octobre par un spectacle spécialement créé pour les journées du patrimoine, Le Trésor à Jacques II dont l’histoire est directement inspirée de la légende qui hante nos chaumières depuis trois siècles. La pièce écrite par Philippe Prévost avec la complicité de Pierre Corveaule comptait dans sa distribution deux tous jeunes talents aux noms déjà célèbres, Lucas Pivain et Marius Pioline. La pièce jouée deux fois en septembre 2002 fut reprise un an plus tard pour les élèves des écoles Jules Verne et des Hublins.
Au programme de cette nouvelle saison s’enchaînèrent : Contes choisis (par Coup de théâtre 96), J’écoute pousser ma barbe (théâtre du Charrado), La Dispute (reprise des Comédiens de la Tour dont une recette fût reversée au Téléthon 2002), Les Sardines Grillées (comédie de Jean-Claude Danaud par les Comédiens de la Tour), Oncle Vania (reprise des Comédiens de la Tour), L’enfant sauvage (création de la compagnie Pipa Sol avec le soutien du conseil général 78 en partenariat avec le TCT), Cœurs en marge (création de Franck Martinière par les Comédiens de la Tour) et Les Affaires sont les affaires (par les Comédiens de la Tour), la saison se terminant par une série de concerts (orchestre de chambre, chorales, etc.) dans le cadre de la Fête de la musique.
Avec Les sardines grillées, la comédie sulfureuse de Jean-Claude Danaud, Élisabeth Merly nous a offert une mise en scène pétillante. La remarquable interprétation de Marie-Charlotte Salmon, aujourd’hui professionnelle (voir Nadine chasse le Marlon), et Éva Sanchez et les scènes de la rue interprétées par quelques figurants apportent une nouvelle dimension à l’œuvre de Danaud. La pièce sera également représentée au festival Théâtre en Jeu à Carrières-sous-Poissy, le 23 janvier 2004.
La pièce de Franck Martinière, Cœurs en marge ayant été, quelques années auparavant, primée dans un concours d’écriture, il était normal qu’elle soit créée par les Comédiens de la Tour. À la fois poétique, humoristique mais également réaliste, Cœurs en marge nous plonge dans le monde de trois SDF, parfaitement campés par Laurence Faucon, Christian Haton et Franck Loeuillot, entourés d’une dizaine de personnages de la vie courante confrontés à leurs petits soucis du quotidien. Parmi ceux-ci, citons Pierre Corveaule, Gisèle Rollier, Nicole Dubois, Jacqueline Bastien, Sylvie Laurent (fraîchement arrivée de Théâtre en Seine) et Marie-Thérèse Dutartre dans une composition pleine de sensibilité. Cœurs en marge a été représenté au Festival de Sartrouville en novembre 2003 et est sélectionné aux Rencontres théâtrales de Marly-le-Roi en mars 2004.
L’idée, c’est la réalité, lui a été soufflée un soir par Francis Huster. Sylvie Langlois, qui depuis de nombreuses années tient les cordons de la bourse au TCT mais qui a aussi une longue expérience d’assistante de metteur en scène, s’est lancée, avec brio, dans la mise en scène du chef d’œuvre d’Octave Mirbeau, Les Affaires sont les affaires. Avec la complicité de Carine Dufaÿs, Sylvie a mobilisé une bonne partie de la troupe dont Philippe Prévost, Lorène Poirot, Élisabeth Merly, Hubert Pinel, Laurent Viers, Jacques Flamand, Pierre Corveaule, Valentin Langlois, Guillaume Granval, Patrick Scarabello et Nicole Dubois et conservé l’essentiel du texte pour monter ce spectacle d’une durée de trois heures avec entracte.
La mise en scène vivante et comique, malgré la gravité du sujet, aboutit à un nouveau succès des Comédiens de la Tour. Représentées au théâtre Simone Signoret de Conflans-Sainte-Honorine en septembre 2003, dans le cadre du festival Fête vos jeux, Les Affaires sont les affaires a été reprise à Sartrouville (Gérard Philipe), puis à Bois-Colombes (salle Jean Renoir), au Festival de Maisons-Laffitte puis au théâtre Jean Vilar d’Angers en février 2005 dans le cadre de l’assemblée générale de la Société Octave Mirbeau. Programmée en ouverture de la saison 2005-2006 pour deux représentations à la Ferme du Mousseau d’Élancourt, la dernière des Affaires sont les affaires a eu lieu à Maurecourt à l’automne 2005. Au total, plus de 1 700 spectateurs ont applaudi le chef-d’œuvre d’Octave Mirbeau.
Avec le même esprit d’ouverture et de créativité, la nouvelle saison a démarré en octobre avec la reprise des Sardines grillées et s’est poursuivie en novembre par trois représentations de Jeux de planches comédie à sketches de Jean-Paul Alègre que nous a offert, avec un gros succès populaire, la compagnie de Maurecourt, Voix de scène.
Pour le Téléthon 2003, les Comédiens de la Tour ont, en quelques semaines, sous la direction de Sylvie Langlois et Élisabeth Merly, composé un spectacle de deux heures intitulé Les comédies du cœur. Quelques adaptations de chansons de Brassens (Le grand chêne, L’épave et Le mécréant) représentées lors d’un spectacle organisé au Printemps dernier à Maurecourt, quelques reprises dont Phèdre à repasser de Pierre Dac (présenté lors de 2001, l’Odyssée spectacle), quelques monologues hilarants de Pierre Corveaule, des saynètes originales et des farces tirées de Palace… permirent d’offrir deux heures de rire et un chèque de 941 € à l’AFM.
Une vingtaine de comédiens ont répondu présents et quelques nouveaux venus dont Serge Riberet, Anita Leblanc, Patricia Degallaix et Gaëlle Degallaix (voir son court métrage réalisé en Australie : Tool) ont fait leurs débuts à nos côtés à Octave Mirbeau. À signaler la performance d’Anne-Marie Scarabello qui, à cette occasion, a dû remplacer au pied levé, en moins de 24 heures, notre adorable doyenne clouée au lit par une mauvaise maladie. « Un peu coquin ce spectacle » dira notre maire à l’issue de la représentation.
La Baby-sitter de René de Obaldia, mise en scène par Franck Martinière et Isabelle Écobichon. Le public venu nombreux assister aux huit premières représentations a apprécié l’interprétation de Franck Martinière et Marie-Christine Hocdé mais aussi l’étonnante et sensuelle performance de Carine Dufaÿs dans le rôle de sœur Épine-du-Saint-Esprit. La scénographie et la mise en scène sont au niveau de l’interprétation et nul doute que ce spectacle est promis à un long avenir.
La pièce est présentée avec, en lever de rideau, quelques innocentines d’Obaldia dites et chantées par Sylvie Laurent, Christophe Écobichon et Patrick Scarabello.
L’année 2004 débute par la reprise de Cœurs en marge (janvier) puis celle de Les affaires sont les affaires (mars) qui connaissent toujours autant de succès auprès d’un public nombreux. L’une et l’autre retiendront l’attention des comités de sélection de plusieurs festivals de théâtre amateur.
La saison est entrecoupée de spectacles invités dont Gauguin et les petites marquises avec un lever de rideau qui nous permet de découvrir la plume talentueuse de Pierre Corveaule. Il nous présente là une jolie saynète pleine d’humour et de poésie qu’il a intitulée Couleurs. Très applaudie, la pièce des Baladins de Marly Miracle au café Chargan clôturera en avril la série de spectacles invités.
Il nous avait déjà offert une belle mise en scène de Oncle Vania, Jacques Flamand récidive aux commandes de la direction d’acteurs avec la pièce de Pirandello, Six personnages en quête d’auteur.
Il s’est attaché pour monter ce projet ambitieux, les services de seize comédiens dont Céline Giraud, remarquable dans le rôle de la jeune fille et Christian Haton dans la peau du père. L’ambiance de la pièce très pesante et parfaitement rendue grâce aux comédiens dont Franck Martinière (le directeur), Valentin Langlois (le fils), Anita Leblanc (Madame Pace)… mais aussi par la présence impeccable des seconds rôles dont certains tenus par des débutants. On accordera une mention spéciale aux deux enfants, Narimen El Habib et Pierre Cholby qui apportent toute leur fraîcheur à la pièce.
Plusieurs classes de collège (Conflans, Pontoise et Triel) assisteront aux représentations lors de la reprise qui aura lieu au cours de la saison suivante. La pièce sera également sélectionnée au Festival de Maisons Laffitte 2005 et recevra l’ovation du public et une critique fort élogieuse de la part du journal du festival, Le Comportement.
Tout au long de l’année, l’atelier de formation, animé par Maryvonne Olivier et constitué d’une bonne vingtaine d’élèves, a travaillé autour du thème du clown. Un spectacle complet a été composé, à base d’une douzaine de saynètes sous le titre Déraison-Dérision représenté quatre fois en public dont deux représentations en faveur du Téléthon 2004 et une au profit d’Aidera 78.
L’année 2004 s’achève en décembre avec la création de la pièce de Jean Pierre Hané, Avec mes meilleurs vœux qui réunit une distribution exclusivement féminise (Rose Baro, Yvette Kerloch, Marie-Thérèse Dutartre, Sylvie Laurent, Carine Dufaÿs et Corine Goutard) dans une mise en scène de Pierre Corveaule. La pièce sera ensuite reprise en novembre 2005 pour une série de cinq représentations.
La première création de l’année 2005 verra le jour en mai avec la création des Parents Terribles. Le projet est porté par Jacqueline Bastien, octogénaire amoureuse de Cocteau qui a réuni cinq comédiens expérimentés pour monter son projet : Laurence Faucon (Yvonne), Christian Haton (Georges), Claire Cottin (Léo), Laurent Viers (Michel) et Céline Giraud (Madeleine).
Au fil des représentations, la pièce trouve son rythme et recueille un vif succès auprès du public d’Octave Mirbeau. La pièce est sélectionnée au Festival de théâtre amateur de Bonnières-sur-Seine début mars 2006.
Tout au long de l’année, l’atelier a travaillé sous la conduite de Philippe Prévost puis Maryvonne Olivier et enfin Franck Martinière. C’est à l’initiative de ce dernier que voit le jour un spectacle de création intitulé Melting Potes qui réunit une vingtaine de Comédiens, débutants, expérimentés et confirmés. Le spectacle qui comprend une quinzaine de saynètes sera créé à Bouafle puis repris à Triel à l’occasion du téléthon 2005. Les trois représentations connaîtront un vif succès, l’enveloppe versée à l’AFM pour le téléthon s’élevant à 2 296,50 €.
L’aventure d’Arloc commence au printemps 2004 quand Maryvonne Olivier propose de monter la pièce de Serge Kribus, créée en 1996 au théâtre de la Coline.
Elle a préalablement contacté l’auteur, très vite emballé par le projet de Maryvonne. L’une des grandes difficultés de la mise en scène est la succession de scènes qui se déroulent dans des lieux très différents. Même s’il s’en défend, Serge Kribus a écrit sa pièce comme un scénario de cinéma et sans vraiment se soucier des difficultés de mise en scène. Maryvonne Olivier que rien n’arrête prend le parti de monter l’intégralité du texte et réunit pour cela une vingtaine de comédiens, la plupart expérimentés. Le rôle-titre est confié à Miguel Ferreira, les trois autres rôles principaux étant tenus par Philippe Prévost (Léon Rave), Marie-Christine Hocdé (Jeanne Rave) et Johanna Lévy-Soudé (Juliette Rave).
À l’issue d’une représentation de Brooklyn Boy, la pièce de Donald Margulies, jouée au studio des Champs Elysées et dans laquelle Serge Kribus tient l’un des rôles principaux, une grande partie de l’équipe d’Arloc a la chance de rencontrer l’auteur et d’échanger avec lui, autour d’un verre, quelques propos sur la pièce et les personnages.
Au final, il faudra plus d’un an à Maryvonne et son équipe pour venir à bout de l’ambitieux projet. Mais il faut souligner l’énorme travail réalisé par Guillaume Granval pour réaliser les lumières du spectacle. Rien n’est laissé au hasard et chaque lieu est parfaitement étudié pour trouver le meilleur éclairage.
C’est en février 2006, qu’ont lieu au théâtre Octave Mirbeau les premières représentations d’Arloc. Serge Kribus assiste à la toute première et se montre très enthousiaste devant le résultat obtenu. Il ne tarit pas d’éloges à l’égard du metteur en scène et ce soir-là, il délivrera un petit mot à chaque comédien et au metteur en scène.
La pièce sera ensuite reprise au théâtre Octave Mirbeau avec autant de succès en octobre 2006, dans une version quelque peu raccourcie. Une représentation spéciale aura lieu en faveur d’Amnesty International.
Arloc est également programmé à la Ferme du Mousseau en avril 2007 dans le cadre de la saison officielle d’Élancourt.
Après la participation, en 2005, de Laurent Viers et Pierre Corveaule à la première édition du spectacle de one man show intitulé Moi, Moi, Moi puis rebaptisé Seul en scène, organisé par le Codatyv, c’est au tour de Philippe Prévost avec Ils disent, Marie-Thérèse Dutartre avec Les lentilles et Valentin Langlois avec Monsieur Patel de prendre part à la seconde édition et de connaître un accueil enthousiaste de la part du public qui encore une fois témoignera que notre troupe fait partie du fleuron des troupes amateurs de notre département. Il faut également noter que Clément Giren et Yannick Martelet avec Les observateurs et que Céline Simon et Olivier Bulteau avec L’annonce 20 ans après participent à la première édition du spectacle Toi et moi (duos) également organisé par le Codatyv.
En mai 2006, les Comédiens de la Tour présentent leur nouvelle création, Si t’es beau, t’es con de Françoise Dorin, mise en scène et interprétée par Franck Martinière (Pierre) qui a entraîné avec lui des comédiens expérimentés comme Christian Haton (Monsieur Rambaud), Yvette Kerloch (la journaliste), Gisèle Rollier (la photographe), Corinne Goutard (Mme Alice) et Anita Leblanc (Agnès), et des novices tels que Olivier Bulteau (Guillaume), Benoît Meigné (Francis) et Angélina Maurelli (la mère de Pierre) qui interprètent leur premier « vrai » rôle.
La pièce qui raconte les déboires d’un auteur théâtral à succès refusant la célébrité et qui décide de faire appel à une doublure médiatique, est bien accueillie par les spectateurs. À l’occasion de cette création, Karine Féron en profitera pour s’initier au rôle de régisseuse des feux et du son, tout comme le couple Sylvie Laurent et David Dubut pour Arloc.
Angélina Morelli, Olivier Bulteau et Benoit Meigné sont entourés de Christian Haton, Gisèle Rollier et Franck Martinière.
En juin 2006, plusieurs Comédiens de la Tour (Jean-Pierre Écobichon, Christophe Écobichon, Hubert Pinel et Julien Peschard) participent au grand spectacle organisé au château de Verneuil-sur-Seine Sous les aulnes du Roy.
En octobre 2006, la reprise d’Arloc, dans une version raccourcie, connaît un nouveau succès malgré les divers changements dans la distribution qui voit Marie Le Cabec (Frida), Julien Peschard (Sigou et Machmil), Hubert Pinel (Didier Tiresang) et Pavlé Savic (Jacques) intégrer le projet en cours de route. Le thème de la pièce permettra même à la troupe de réserver une représentation en faveur d’Amnesty International.
Depuis janvier 2006, l’atelier du mardi soir est animé par Laurent Viers et Philippe Prévost qui, pour le traditionnel week-end du Téléthon, décident de présenter un spectacle alliant sketches traditionnels et chansons jouées sous forme de saynètes, réunissant une vingtaine de comédiens novices ou un peu plus expérimentés. Petite innovation, le spectacle intitulé Sans en avoir l’air est repris le week-end suivant afin de prolonger le plaisir. Le spectacle connaît une grande ferveur populaire et permet de recueillir 1 584 € pour l’AFM.
L’année 2007 débute avec la reprise de Si t’es beau, t’es con du 12 au 21 janvier avant d’être sélectionné au festival Théâtre en Jeu à Andrésy en février 2007. Joli succès pour cette pièce qui aura enregistrée 967 entrées en 17 représentations. La troisième édition de Seuls en scène voit Franck Martinière et Pierre Corveaule présenter des créations personnelles : Démocratie pour Franck et Le trifolium pour Pierre.
Pâques pointe le bout de son nez au moment où Karine Féron (Josette), Céline Simon (Thérèse), Olivier Bulteau (Félix), Clément Giren (M. Preskovich), Julien Peschard (Katia) et Valentin Langlois (Pierre Mortez) finalisent l’arrivée d’une ordure de Père Noël. En effet les six comédiens dirigés par Philippe Prévost et Laurent Viers répètent leur version de la pièce du Splendid Le Père Noël est une ordure.
Hasard du calendrier, c’est pratiquement jour pour jour après la première lecture (27 mars 2006) qu’a lieu la première représentation (30 mars 2007) et la dernière a lieu le jour de Pâques. Ce qui a valu une scène très drôle lorsqu’un employé municipal, apercevant notre décoration de Noël sur la façade du théâtre, s’exclama « Zut ! On a encore oublié d’en retirer un ! ». C’est épaulé par Christophe Écobichon (pas de soucis) à la bricole et à la régie, et par Véronique Imbert, Sophie Raoul-Jourde, Géraldine Mollaret et Anne-Sophie Zanelli pour les voix off féminines que cette 79e création des Comédiens de la Tour connaît un vif succès auprès du public triellois qui répond présent avec 1 329 entrées sur les 15 représentations (avril et novembre) et qui adhère à cette version dynamique et osée.
Après le succès du Père Noël est une ordure, une seconde équipe, à l’initiative de Marie-Thérèse Dutartre, a entrepris de monter Boeing Boeing, la comédie de Marc Camoletti qui a fait le tour du monde. C’est un pari audacieux mais qui, en principe, doit plaire au public puisqu’il réclame du rire. Sylvie Langlois, qui a déjà mis en scène avec succès Les affaires sont les affaires, se lance dans sa seconde direction d’acteurs et réunit pour l’occasion une petite équipe de comédiens dont certains sont néophytes. Aux côtés de Laurent Viers, Marie-Thérèse Dutartre et Benoit Meigné qui ont déjà fait preuve de leur qualité de comédiens dans de précédents spectacles, nos trois hôtesses de l’air Valérie Poncet, Géraldine Mollaret et Sophie Raoul-Jourde apportent leur fraîcheur, leur charme mais aussi leur étonnante qualité d’interprétation dans ce qui constitue pour elles, une première expérience dans un rôle important. Sylvie Langlois réalise à l’occasion, dans un décor dépouillé mais soigné et intelligent, une mise en scène très rythmée mettant en valeur le comique du texte. La pièce, créée en mai 2007 recueille un vif succès populaire auprès des quelque 700 spectateurs qui assistent aux premières représentations à Octave Mirbeau.
En octobre 2007, Boeing Boeing est représenté dans la petite salle communale de Bouafle copieusement garnie, représentation pour laquelle, l’équipe a dû pour la circonstance, adapter la scénographie au lieu. Puis en décembre 2007 elle est sélectionnée aux Comédiales de Vernouillet. Mais, tout comme Le Père Noël est une ordure, Boeing Boeing est promis à un long avenir.
Parmi les spectacles invités au théâtre Octave Mirbeau au cours de la saison 2007-2008, en octobre, la Compagnie du Masque d’Issy-les-Moulineaux nous offre une remarquable interprétation de La nuit de Valognes de Éric-Emmanuel Schmitt, unanimement saluée par le public
Le 20 octobre 2007, Le Père Noël est une ordure est représenté à l’Espace Gérard Blondeau de Maurecourt dans une salle quasi comble qui apprécie et applaudit longuement la performance de nos comédiens.
La reprise du Père Noël est une ordure pour sept représentations à Triel en novembre 2007 obtient le même succès populaire qu’à la création, plus de 1 329 spectateurs ayant applaudi nos comédiens à Octave Mirbeau. Mais une dernière représentation pour l’année, le 15 décembre 2007 à la Ferme du Mousseau d’Élancourt, sera jouée à guichet fermé, avec une véritable ovation d’un public élancourtois enthousiaste
Enfin, à Triel, l’année 2007 s’achève sur trois représentations de Bars et bobards, spectacle de l’atelier des Comédiens de la Tour comprenant une vingtaine de saynètes interprétées par vingt comédiens, la plupart des textes ayant été écrits par des membres de l’atelier. La recette brute de 2 475 € a été intégralement reversée à l’AFM.
L’année 2007 aura finalement été très dense avec en plus, de nombreuses participations dans des soirées telles que Seuls en scène (Élancourt, Les Essart-le-Roi, Versailles) organisées par le Codatyv, la soirée annuelle de l’Ufal (Triel) ou encore la soirée de l’humour (Maurecourt) en faveur des Enfants de Laprak
En décidant de répondre à la demande du public avec la création du Père Noël est une ordure et Boeing Boeing en 2006 et 2007, nous n’avions pas idée du succès populaire que rencontreraient ces deux projets qui seront représentés sur différentes scènes tout au long de l’année 2008 avec de nombreuses sélections dans des festivals.
Mais cette nouvelle année débute en janvier avec huit représentations du Nègre, la comédie de Didier Van Cauwelaert mise en scène par le toujours jeune Pierre Corveaule avec dans la distribution des comédiens expérimentés tels Hubert Pinel (rôle-titre), Franck Martinière, Yvette Corveaule, Patrick Scarabello, Corinne Goutard et deux jeunes pleins d’avenir Alexandra Denis (devenue Hervé depuis) et Yohan Port-Madec. Bonne pioche pour cette pièce qui connaît un très bon succès.
Fin janvier 2008 , le festival Théâtre en Jeu organisé entre les six villes de la Communauté des 2 Rives (Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup, Chapet, Verneuil et Triel) rassemble une sélection de grande qualité avec les compagnies Whatstodo (Du vent dans les branches de Sassafra), La Mansonnière (Le Minotaure qui recevra le Masque d’Argent 2007), Théatralala (Des voyageurs), Les Baladins de Marly (Boulevard du boulevard du boulevard) et la remarquable compagnie ASH Physical Theater (Vous n’êtes pas tout seuls), les Comédiens de la Tour ont deux pièces sélectionnées : Boeing Boeing, joué à Chanteloup-les-Vignes (26 janvier) et Le Père Noël est une ordure donné en clôture à Carrières (3 février). Grosse satisfaction pour nos deux spectacles qui connaissent les deux plus fortes affluences (110 et 130 spectateurs)
Les 16 et 17 février 2008, les Comédiens de la Tour offrent deux représentations de Boeing Boeing à Villennes-sur-Seine, organisées par le Lions Club Blanche de Castille dont les recettes contribuent à l’achat d’un chien d’accompagnement pour une jeune fille handicapée.
Mars 2008 sera l’occasion d’une toute première : jouer à Paris, c’était un vieux rêve et nous l’avons réalisé grâce au dynamisme de Valentin Langlois qui décroche un contrat avec le théâtre de l’Archipel à Paris 10ème pour une série de trois représentations du Père Noël est une ordure. Le théâtre de l’Archipel, boulevard de Strasbourg est situé dans un quartier très théâtreux et de plus à quelques centaines de mètres du Splendid. La scène étant petite, une simplification du décor et de la mise en scène est nécessaire. Nous disposons d’un petit quart d’heure pour nous installer. La loge unique est très petite et l’on doit se préparer en silence pour ne pas déranger le spectacle précédent. En revanche, la salle très confortable contient 90 places et le public répondra présent lors des trois représentations. De plus, les critiques (une bonne dizaine) sont excellentes.
Le bilan financier de cette aventure parisienne sera tout à fait convenable et le seul regret du sympathique directeur de l’Archipel est que nous n’ayons pas pu jouer plus longtemps. On le comprend : rares sont les spectacles des compagnies non professionnelles qui dégagent des bénéfices.
Dans le même temps, le 14 et le 16 mars, le théâtre Octave Mirbeau reçoit la création de François Carré, Parfait Inconnu, une production professionnelle dans laquelle on retrouve Miguel Ferreira aux côtés d’Aurélie Masselot. Cette pièce remplace en fait dans notre programmation annuelle, le spectacle jeune public qui s’est montré défaillant.
Puis, après une excellente représentation de Boeing Boeing le samedi 29 mars à Issy-les-Moulineaux dans le cadre des Rencontres d’Issy et d’ailleurs (ce soir même se jouait Le Père Noël est une ordure à Paris), la comédie de Marc Camoletti est reprise au théâtre Octave Mirbeau pour une série de sept représentations du 11 au 20 avril 2008, avec un succès grandissant, la pièce à Triel ayant accueilli 1 150 spectateurs.
Les élections municipales 2008 voient la victoire de Joël Mancel (UMP) qui remplace Jean-Pierre Houllemare (Divers Droite). Après Louis Champeix (sans étiquette), Jean Musigman (Verts), Damien Lepoutre (RPR), Amour Quijoux (sans étiquette) et Jean-Pierre Houllemare (Divers Droite), Joël est le 6e maire de Triel depuis la naissance des Comédiens de la Tour. Cela ne modifiera en rien les relations avec la commune et notre compagnie qui a toujours lié des relations cordiales avec les équipes municipales.
Donc, la vie continue et en mai 2008, Le Père Noël est une ordure est sélectionné au très populaire 16e Festival de Maisons-Laffitte qui est marqué par le 20e anniversaire de l’organisateur, La Comédie de la Mansonnière.
Judicieusement programmé un samedi soir, notre pièce recueille un vif succès et l’une des plus grosses affluences (300 spectateurs) au théâtre Malesherbes avec une ovation générale au final. C’est une très grosse satisfaction et la rencontre de nombreux spectateurs ainsi que le critique café des élèves du lycée Jean Cocteau dissipent la crainte que nous avions eue de présenter dans la cité du cheval, la pièce culte du Splendid parmi une sélection très « raffinée » d’auteurs contemporains et classiques. Preuve en tout cas que nos amis mansonniens ont l’esprit très large.
Et pendant ce temps-là, le théâtre Octave Mirbeau s’apprête en mai et juin à vivre une nouvelle expérience avec la création de Franck Martinière, Les Fourberies, adaptation féminisée et modernisée des Fourberies de Scapin. Dans cette création très originale, le rôle de Scapine est tenu avec brio par Véronique Imbert que l’on voit pour la première fois dans une pièce de longue durée. Elle est secondée par Karine Féron qui a délaissé son costume de Zézette du Père Noël est une ordure pour endosser celui de l’espiègle et maligne Sylvette. D’autres débutantes démontrent toutes leurs qualités scéniques telles Anne-Sophie Zanelli charmante et sexy, Nicole Pertat et Joëlle Devaux en Argante et Géronte remarquables, tandis que Catherine Lafarge fait également ses premiers pas sur scène. La distribution est complétée par la gracieuse Céline Giraud (Léonie), Angélina Maurelli (Nérine, la nounou) tandis que les deux seuls rôles masculins (les jeunes amoureux) sont servis par Jérôme Droit et Christophe Écobichon. La création à Triel est un franc succès et la pièce est promise à un long avenir. À noter que la régie son et lumières est tenue par des néophytes, Yohan Port-Madec et Corinne Goutard.
La saison va comme chaque année se terminer par les concerts de Musica Mirbô en juin. Sur scène, nous applaudirons le dimanche le groupe Ceux d’en face, remarquable formation aux chansons plutôt acides mais colorées et pleines d’humour, le chanteur de charme Henri-Jean aux textes poétiques et plein de sensualité et un certain Julian, sacré petit bout de comédien et de chanteur qui du haut de ses 13 ans vous interprète sans complexe Piaf, Aznavour et bien d’autres.
En septembre 2008, la rentrée s’annonce très chargée et le 27 septembre marquera une nouvelle étape importante pour Les Comédiens de la Tour. Ce jour-là en effet, nos deux gros succès de l’année sont en tournée. Le Père Noël est une ordure est en représentation au Comédia Théâtre de Lagny-sur-Marne et Boeing Boeing, en déplacement à Saint-Égrève dans l’Isère, à l’invitation d’Atomes Scéniques. Rien n’a été laissé au hasard pour l’organisation de ces deux déplacements qui laisseront un souvenir inoubliable aux comédiens des deux équipes.
Mi-octobre 2008, la saison à Octave Mirbeau s’ouvre sur deux représentations de De l’art ou du cochon par la troupe de Saint-Égrève qui connaît un très gros succès et remporte un contrat pour jouer en décembre aux Pyramides de Port-Marly. Mais dans le même temps, Boeing-Boeing poursuit sa carrière avec une exceptionnelle représentation à Maurecourt devant 130 spectateurs et surtout, une sélection au Festival de théâtre de Bougival où la pièce recevra un chaleureux accueil et le Prix de la mise en scène, attribué par un jury présidé par le metteur en scène et comédien Christian Huitorel. Juste récompense pour Sylvie Langlois et toute son équipe. Durant ce même mois d’octobre, Les Comédiens de la Tour participent au premier Festival de Villennes sur Scène avec la pièce de Franck Martinière Les Fourberies.
En novembre 2008, c’est la création de Naïves hirondelles sous la direction de Jacques Flamand avec Céline Giraud, Valentin Langlois, Sylvie Laurent et Philippe Prévost. La pièce reçoit une excellente critique même si le style déroute un peu par le manque de repères. Le public rit beaucoup, ce qui est le principal objectif de cette pièce.
À suivre…