Maître Pathelin et autres farceurs

Un spectacle des Comédiens de la Tour
2014

Mise en scène : Philippe Prévost, Laurent Viers et Franck Martinière

Régie son et lumières : Philippe Prévost

Costumes : Jenny Bennitt, Martine Foucher, Corinne Goutard et Marie-Jo Lignel

Illustrations programme : Marjolaine Pinel

Un spectacle en hommage à Pierre Corveaule

Quand les trompeurs deviennent les dindons de la farce !

Distribution

Avec  (par ordre d’entrée en scène)

La Farce du cuvier

  • Jacquinot : Patrick Scarabello
  • La femme : Valérie Carrette
  • La belle-mère : Michelle Nicolas ou Nicole Pertat

Texte anonyme rénové par Pierre Corveaule

Mise en scène de Laurent Viers et Philippe Prévost

La Bourgeoise d’Orléans

  • Le mari : Franck Martinière
  • Marion, sa jeune femme : Isabelle Frison
  • Jacquotte, leur nièce : Alexandra Bergonzoni
  • Robin, un clerc : Laurent Viers
  • Blaise, l’autre clerc : Florian Groshenry

Adaptation théâtrale de Pierre Corveaule

Mise en scène de Franck Martinière et Laurent Viers

La farce de maître Pathelin

  • Pierre Pathelin, avocat : Didier Lefebvre
  • Guillemette, sa femme : Anne-Sophie Zanelli
  • Maître Guillaume, drapier : Jérôme Raimbault
  • Thibault Agnelet, berger : Florian Groshenry
  • Le juge : Hubert Pinel

Texte attribué à Triboulet (Bouffon du Roi René d’Anjou), rénové par Pierre Corveaule

Mise en scène de Philippe Prévost et Laurent Viers

L'histoire

La Farce du cuvier

Cette farce également appelée le Cuvier est sans doute l’une des plus célèbres que l’on situe au milieu du XVème siècle. Elle est vraisemblablement d’origine picarde d’après certaines expressions qu’elle utilise.
Jacquinot, sans dote jeune marié et jeune papa apprend de la bouche de sa femme et de sa belle-mère les tâches qu’il doit accomplir pour tenir la maison et satisfaire son épouse.
A la fin des années 80, les Comédiens de la Tour avaient déjà monté la farce du cuvier pour une fête médiévale organisée par la Mairie de Triel. La pièce était jouée dans la ville, sur quatre estrades en alternance avec une autre farce médiévale : Retour de croisade… écrite pour la circonstance.

La Bourgeoise d’Orléans

Il s’agit d’un fabliau d’un auteur inconnu, peut-être plus ancien (XIIIème siècle), adapté en farce et que l’on pourrait aussi appeler Le mari battu et content.
Voici la pauvre mésaventure d’un vieux mari jaloux qui se trouve pris au piège qu’il avait lui-même tendu.

La farce de maître Pathelin

Maître Pathelin est un avocat ruiné et sans client qui prend la défense d’un pauvre berger contre son maître, un drapier filou auquel il a lui-même dérobé du drap.
Cette farce nous a laissé la fameuse expression : «revenons à nos moutons ».

L'histoire des farces, ancêtres de notre théâtre

Le théâtre est apparu sous l’Antiquité d’abord en Grèce au VIème siècle avant JC avec les premiers tragédiens Thespis, Eschyle, Euripide, Sophocle … puis à Rome avec Plaute ou Térence. Il s’agissait alors surtout de tragédies, de mimes, pantomimes et courtes farces improvisées.
En France, l’art théâtral apparait vers l’an mil mais il s’agit exclusivement de pièces sacrées (les mystères) se jouant dans les églises et contant des épisodes de la bible. En dehors de l’église, le spectacle vivant est exclusivement constitué de divertissements de saltimbanques présentés par des jongleurs ou des troubadours qui amusent la foule de leurs improvisations.
Au milieu du 15ème siècle, apparaissent les farces jouées d’abord sur le parvis des églises puis dans les foires et sur les places des villages. Contrairement aux mystères religieux, les farces prennent leur inspiration dans la vie de tous les jours.
La farce est un amusement gratuit qui ne cherche pas à faire passer des messages sérieux. (Scènes de ménage, trompeur trompé, mari cocu …)
D’autres formes théâtrales telles que la moralité et la sotie jouée par les sots (les bouffons) présentent une critique virulente et audacieuse de la société. Cette forme connaitra un vif succès au début du XVIème siècle avec le Jeu du prince des sots de Pierre Gringoire, sotie jouée pour le mardi-gras.
A partir du milieu du XVème siècle, de nombreuses farces aux titres savoureux sont jouées sur des tréteaux dans les villages : citons parmi elles : « Jenin, fils de rien », « La farce très joyeuse du bateleur », « Jéninot qui fit un roi de son chat », « L’obstination des femmes », « Les femmes qui font refondre leurs maris » …
Si la farce trouve son inspiration dans les scènes de la vie quotidienne, elle emprunte parfois certains traits comiques aux pièces latines qui aimaient particulièrement les personnages typés tels que le vieillard avare, le valet rusé, la fille à marier, le jeune homme galant …, personnages que l’on retrouvera chez les auteurs des 16ème et 17ème siècles (Tirso de Molina, Pedro Calderon de la Barca, Lope de Vega et bien sûr Molière)
Au Moyen Age, les farces sont jouées par des comédiens rassemblés en troupes que l’on peut qualifier de professionnelles, même si leurs maigres ressources étaient constituées de quêtes.

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